
Le sabordage du 10 août 1944
Dans la nuit du 10 au 11 août 1944, face au Pellerin, 9 navires furent coulés par l’armée allemande en travers du chenal de la Loire afin d’interdire aux alliés l’accès fluvial au port de Nantes.
Le 11 août 1944 au matin, c’est un triste spectacle que découvraient les Pellerinais.
À la fin de la guerre, l’urgence fut de redonner accès au port de Nantes...
Il fut donc décidé de débloquer le chenal en renflouant tous les navires coulés par les Allemands, dont certains de grande valeur, comme 2 dragues estimées à 1200 millions de francs.
La déviation du chenal de navigation par l’ouverture et la création d’un autre chenal de 70 mètres de large du côté de la commune de Couëron (rive Nord), s’ajouta à ces travaux titanesques.
La solution retenue pour renflouer les 9 navires coulés fut de construire un batardeau (barrage provisoire). Sa réalisation autour des navires, permit de les mettre à sec et de les redresser pour les remettre à flot (à l’exception de l’Antarktis), sachant qu’en 1945 il n’existait aucun moyen de levage pouvant être utilisé dans ces conditions.
Une cinquantaine de scaphandriers (dits «pieds lourds») ont travaillé sur le site.
En 1949, le Président de la République, Vincent Auriol, vint visiter les ports de Nantes et de Saint-Nazaire après leur remise en état, suite aux sabordages. À bord du bateau Saint-Christophe, il passa devant Le Pellerin et fut salué chaleureusement par les Pellerinais.
L’Antarktis
Le plus gros des navires coulés était l’Antarktis, mastodonte de 150 mètres de long. Celui-ci s’était brisé en deux, lors du sabordage.
De nos jours, seuls les mâts de l’Antarktis restent visibles sur les bords de la Loire, à la Télindière, ainsi qu’une de ses grues, posée sur le môle du quai du Pellerin.
Pourquoi Bikini ?
En référence à l’atoll des îles Marshall, où les Américains réalisaient depuis juillet 1946 leurs essais nucléaires, ce batardeau devenu une étendue sablonneuse après l’enlèvement des navires coulés, ressemblait étrangement à cet atoll de l’océan Pacifique.